
1992 Sarajevo,
Ma ville Barcelona fête les Jeux Olympiques et une guerre d’une violence extrême a lieu à 1000 kms. Le monde me semble déjà aveugle à la violence.
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Sarajevo 1992

1992 Sarajevo,
c’est encore la guerre dans les Balkans.
Ma ville Barcelona fête les Jeux Olympiques et une guerre d’une violence extrême a lieu à 1000 kms. Le monde me semble déjà aveugle à la violence.
C’est capturer cet INSTANT vrai qui m’intéresse.
Aujourd’hui j’utilise la créativité et l’outil audiovisuel dans mon travail de thérapeute.
Une trajectoire personnelle
Bio à 4h du matin:
Ma vie, mon enfance
J’ai grandi au soleil de Barcelona. L’horizon toujours présent. J’adorais la plage en hiver. Les apéros espagnols qui ne finissent pas et écouter les adultes discuter pendant des heures sur la nouvelle Espagne et la nouvelle Catalogne. Je me rappelle aussi des balades avec mon père et Flash notre gros chien au Parque Güell, à l’époque complètement à l’abandon. J’aimais observer autour de moi. Nous sommes dans les années 80 en pleine transition démocratique après la mort de Franco.
J’étais un enfant myope, le flou n’était pas une erreur pour moi, mais ma façon de voir et de percevoir le monde.
De loin les couleurs se mélangeaient, la mer se fondait dans le ciel, les gens devenaient des formes qui bougeaient dans le paysage. Quand on est myope, et que l’on ne porte pas de lunettes, on reconnait les gens par leurs mouvements, leurs gestes. On pose notre regard sur le sujet et on le fixe. Pour mieux voir, on fronce les sourcils comme si on était en colère. Mais non, c’est le cerveau qui essaye de faire le point.
Je me rappelle aussi des disputes de mes parents et de leur amour fou, qui a marqué ma vie. Comme disait Antonio Machado : « Ni avec toi ni sans toi, sans toi car je meurs, avec toi car tu me tues. ». Ma vie s’est construite ainsi. Et puis des fois cela m’arrangeait de ne pas voir net, dans le flou c’est toujours plus facile d’imaginer un autre monde meilleur…
Aujourd’hui j’essaye aussi de faire le point.
Mes yeux sont l’objectif, le cerveau ma caméra et la ride entre mes yeux la marque de tout ce que j’ai vécu. Mais avant l’image, ce qui m’intéresse est tout ce qui se passe autour de l’image : Énergies, synergie entre deux êtres, émotions, je ne saurais pas expliquer ce que je cherche. C’est quelque chose que je ne vois même pas quand je filme, mais que je découvre après dans mon écran quand je regarde les images. Et comme ça, parfois, c’est là. J’écris avec les images les émotions que mon cerveau reçoit.
Mon regard s’est affûté avec la caméra. Elle est devenue une extension de moi, comme le bâton d’écriture sur le sable quand j’étais enfant. Ce que je filme, ce sont des instants vrais, des émotions. Et ce regard-là, je le retrouve dans ma pratique thérapeutique : attentionnée, intuitive, sensible